Conseils techniques pour bien filmer

Mis à jour le 9 janvier 2022 <!– par videoclubpyrene –>

Ce qui distingue une bonne vidéo d’une mauvaise vidéo, ce sont souvent des choses très simples. Un plan réussi dépend, par exemple, de la stabilité de la caméra, de la longueur excessive d’un plan, d’un panoramique tremblant.

Le but de cet article présente des conseils pour bien filmer, indépendamment des choix de matériel, de logiciel de montage. On ne répètera jamais assez que le montage ne produira pas de bonne vidéos sans une bonne prise de vue préalable.

1) Quels sont les différents types de mouvements de la caméra ?

Les principaux mouvements de la caméra sont au nombre de trois : zoom, travelling et panoramique.
Le zoom est un mouvement optique qui se fait d’arrière en avant (le dézoom se fait quant à lui d’avant en arrière)

Le panoramique consiste en une rotation de la caméra autour d’un axe vertical ou horizontal (de la gauche vers la droite, ou de la droite vers la gauche)

Le travelling est un déplacement physique de la caméra pendant l’enregistrement. Il peut se faire selon plusieurs considérations : déplacement latéral, avant ou arrière, haut ou bas ou encore circulaire.

Tous ces mouvements doivent être effectués de la façon la plus « propre » possible, c’est-à-dire :

  • pour le zoom : en faisant l’impasse sur le zoom numérique qui dégrade l’image, en zoomant de façon progressive et constante ;
  • pour le travelling : en utilisant un véhicule ou un steadycam (stabilisateur) pour permettre un déplacement fluide de la caméra ;
  • pour le panoramique : en tachant de réduire au maximum les tremblements (un trépied avec rotule ou encore une crosse épaule peuvent vous être utiles), en évitant les panoramiques trop longs.

Ne pas cumuler les différents mouvements au sein d’une même séquence


Panoramique, travelling et zoom sont les trois principaux types de mouvements.

Si tous ont leur pertinence, respectez la particularité de chacun en évitant autant que possible de les cumuler dans une même séquence. Pour cela, coupez la caméra après chaque séquence et pensez à intercaler des vues fixes entre les plans en mouvement.

D’une façon plus générale, pensez à respecter un plan fixe de 1 à 2 secondes au début et à la fin d’une séquence. Vous verrez rapidement comme cela adoucit les transitions, notamment au montage.

Ne pas abuser du zoom


La tendance chez les constructeurs est aux zooms puissants, jusqu’à 40x, mais leur utilité est très discutable, un « simple 10x » rendant déjà de très bons services et s’avérant d’un emploi beaucoup plus souple.

Attention au zoom numérique qui altère souvent la qualité de l’image et accentue l’effet de tremblement.

Ceux qui sont tentés d’user fréquemment du zoom auront tout intérêt à retenir les éléments suivants, qui contribuent à la stabilité de l’image, point essentiel de la prise de vue :

  • le zoom numérique (le zoom qui prend la suite du zoom optique lorsque l’on a atteint la focale maximale) altère la qualité de l’image et accentue l’effet de tremblement ;
  • le trépied permet d’éviter les tremblements qui sont d’autant plus perceptibles que l’on progresse sur la plage focale ;
  • les caméras équipées d’un stabilisateur optique (à ne pas confondre avec un stabilisateur numérique) seront les plus à-même de réduire l’impact des tremblements.

Privilégier les petits panoramiques


Les panoramiques consistent à effectuer une rotation de la caméra, le parcours étant horizontal. Les panoramiques sont d’autant plus intéressants qu’ils sont bien préparés et courts. Pour cela, déterminez bien le début et la fin du plan, et entraînez-vous si besoin en effectuant le mouvement à vide afin d’être sûr de le réaliser de façon fluide lors de l’enregistrement effectif. Un panoramique court présentera enfin l’avantage d’être moins sensible aux bougés (ces mouvements parasites liés à la respiration, au port manuel de l’appareil…).

2) Gare aux tremblements parasites !

Les tremblements et flous de bougé viennent de vous, lorsque vous filmez en bougeant, lorsque vous contrôlez mal votre respiration… Alors, quels remèdes ?

Privilégier les caméras stabilisées


Côté matériel :

Premier conseil : privilégier les caméscopes équipés d’un stabilisateur d’image.

Deuxième conseil : se méfier des zooms surpuissants dont les constructeurs sont aujourd’hui particulièrement friands, car leur utilisation a tendance à amplifier le moindre mouvement.

Troisième conseil : éviter les caméras très légères de petit gabarit. Si vous en avez une, ne la jetez pas, mais n’hésitez pas à la tenir à deux mains.

Stabiliser manuellement sa caméra

Pour réduire les tremblements, voici quelques astuces :

Couper (ou plutôt contrôler) votre respiration. Remarque : lorsque l’on reprend l’air, on fait une impulsion, ce qui est un argument supplémentaire pour dire qu’il ne faut pas faire de plans trop longs (3 à 4 secondes pour un plan fixe, c’est bien).

Appuyer le viseur contre votre front. Ce conseil montre, une fois de plus, que le choix du matériel peut être déterminant, certains caméscopes faisant l’impasse sur le viseur, obligeant donc les utilisateurs à cadrer au moyen de l’écran, l’appareil tenu à main levée.

Utiliser un trépied

Dernier conseil pour éviter les flous de bougé, lorsque les efforts faits pour maîtriser sa respiration ne suffisent pas, l’utilisation d’un trépied s’impose ! Même si cet accessoire est parfois coûteux (lorsqu’il est de qualité) et encombrant, il peut presque être considéré comme la condition sine qua non d’un panoramique et d’un zoom réussis.

Eviter de filmer en se déplaçant

Si le cinéma fait largement appel aux travellings, il est impossible pour un amateur de prétendre les réaliser avec la même efficacité ! Il sera en effet très difficile, en général, pour une personne qui filme caméra au poing, d’éviter que ses déplacements aient un impact sur l’enregistrement. Cependant, deux parades sont possibles :

1- Il existe actuellement des caméras équipées d’un stabilisateur interne très performant.

2- Les steadycam ou stabilisateurs externes, purement mécaniques ( à base de système inertiel) ou contrôlés par l’électronique d’asservissement) sont très intéressants, à défaut d’être abordables techniquement et financièrement

3) Construire la séquence

Nous abandonnons la partie purement technique pour aborder l’aspect réalisation de la prise de vue.

Mettez vous donc dès le commencement dans la peau d’un narrateur, en vous demandant quelle histoire vous souhaitez raconter et de quels moyens vous disposez pour cela. Voici encore quelques astuces.

Penser à débuter sur un plan d’ensemble


Débuter une séquence par un plan d’ensemble permet au spectateur d’avoir une vue générale des lieux sur laquelle il pourra ensuite rattacher chacun des plans qui lui seront montrés. La logique narrative qui veut qu’on aille du général au particulier est valable également en vidéo.

Avoir conscience de raconter une histoire


Même si la vidéo que vous présentez à vos amis est muette (pas de fond musical, pas de commentaires sur le vif), elle peut toutefois être très informative, à condition d’accorder une place aux éléments manuscrits (panneaux, devantures…) ainsi qu’aux éléments du décor typiques de l’endroit.

Alterner les angles de vue

Ne vous contentez pas de filmer un lieu ou un objet sous un angle donné puis de simuler un rapprochement au moyen du zoom. Les ressources à votre disposition sont beaucoup plus nombreuses que cela et votre compte-rendu d’un lieu sera d’autant plus riche et agréable visuellement que vous l’aborderez sous des angles variés.

Varier les échelles de plan


Dans le même ordre d’idée, mais cette fois sans changer d’emplacement pour la prise de vue, il est vous possible de donner des représentations très différentes d’un même sujet selon le type de cadrage que vous choisirez :

  • plan d’ensemble (ou plan général) : c’est une vue qui sert à planter le décor dans lequel se déroulera l’action et à donner un aperçu de l’ambiance ;
  • plan moyen : ce plan fait toujours la part belle au décor tout en introduisant des personnages qui serviront notamment à donner une idée de son échelle ;
  • plan en pied ou italien : les personnages sont ici cadrés des pieds à la tête ;
  • plan américain : le personnage est ici cadré jusqu’aux cuisses. Ce plan tire son nom des westerns dans lesquels il permettait de montrer les cow-boys avec leurs armes à la ceinture ;
  • plan poitrine ou rapproché : ce plan cadre le personnage depuis les épaules ou la poitrine jusqu’au dessus de la tête. Il permet de se focaliser sur ce que la personne est en train de dire ;
  • gros plan : ce plan montre uniquement un détail du corps du personnage (le plus généralement le visage) ;
  • très gros plan : ici le cadrage se focalise autour d’un détail de la personne ou de la scène (une main, des yeux, un objet).

Eviter la succession de plans visuellement trop proches


Varier les plans permet d’éviter la monotonie. Cependant, pour que les enchaînements soient agréables, il faut veiller à ce que les plans ne soient pas visuellement trop proches, sans quoi il produirait un effet de sursaut.

Eviter les plans trop longs

Les panoramiques au ralenti et les plans fixes qui s’éternisent sont deux des défauts majeurs des films amateurs. Ces défauts sont d’autant plus dommageables qu’ils alourdissent le montage… ce qui peut se traduire par des bâillements côté spectateur ! Il faut donc au contraire veiller à rendre compte des scènes de manière concise, soit en n’enregistrant que de courtes séquences (2 ou 3 secondes), soit en coupant généreusement au montage.

Note :

  • Un événement (anniversaire, par exemple) sera mieux rendu au moyen d’une succession de petits faits marquants (l’arrivée du gâteau, le couteau qui dessine les parts, les bougies que l’on souffle, du papier cadeau que l’on déchire…) que d’une vidéo intégrale.
  • Les plans courts combinés les uns aux autres contribueront à donner du rythme à votre montage, et ce, même si les scènes filmées ne sont pas particulièrement animées.


Evitez les plans et les mouvements trop longs. Privilégiez au contraire les séquences courtes qui dynamisent la vidéo

4) Et le son ?

Notre conseil concernant le son sera d’éviter les environnements bruyants. Il n’est en effet pas trop tard pour vous sensibiliser à l’environnement sonore qui fait malheureusement partie des parents pauvres de la vidéo. Comment déterminer si un environnement est trop bruyant ? Simplement en vous disant que si vous êtes dérangé par un son, la caméra qui est encore plus sensible que vous le sera d’autant plus.

La solution peut être d’opter pour un petit micro externe si votre caméra le permet, en sachant toutefois que les micros entrée de gamme risquent de produire des résultats à peine meilleurs que ceux des caméscopes intégrés. Pour ce qui est des interviews, vous aurez en revanche tout à gagner à vous équiper d’un micro-cravate.

Autre conseil, celui d’éviter de bavarder pendant que vous filmez, à plus forte raison si vous diffusez vos vidéos sans aucun montage préalable. Vous pouvez en revanche agrémenter votre vidéo de commentaires concis qui viendront apporter des renseignements sur la scène. Vous pouvez même mettre à contribution les personnes de votre entourage, en les faisant poser devant un cadre sympathique et en les invitant à répondre à quelques questions élémentaires (façon carnet de voyage) : quel jour on est, ce que l’on fait, où l’on se rend, etc.

5) Un effet simple, mais qui en jette !

Les amateurs ne peuvent pas prétendre à la variété d’effets spéciaux auxquels peuvent faire appel les cinéastes pour leurs réalisations. Certains sont toutefois à leur portée, comme celui d’accéléré dont nous vous proposons ici un aperçu.

Goûtez au charme d’un effet d’accéléré

Il est des effets qui créent une forte impression sans nécessiter spécialement de bagage technique ou de savoir-faire. C’est le cas des effets d’accéléré du type soleil qui se couche, nuages qui défilent à toute vitesse, etc.

Même si les caméras professionnelles sont avantagées lorsqu’il s’agit de réaliser ce type d’effets (elles disposent d’un mode qui enregistre un nombre donné d’images sur une période donnée, par exemple deux secondes par minute), il n’en pas moins possible d’en réaliser de semblables avec un matériel amateur. Le seul prérequis est une télécommande qui évitera les effets de saccades dus aux pressions successives sur le déclencheur.

La recette est ensuite celle-ci :
1 – Enregistrer 5 secondes puis arrêter.
2 – Reprendre un peu plus tard pour une nouvelle séquence de 5 secondes et arrêter à nouveau.
3 – Enchaîner les étapes 1 et 2 pendant un laps de temps suffisant pour que le phénomène que vous souhaitez mettre en évidence soit bien visible.

Cet effet d’accéléré peut également être obtenu plus confortablement au moyen de la fonction « Accéléré » dont disposent tous les logiciels de montage vidéo.

Ce type d’effet peut servir de plan de transition comme de plan de fin

Note :
Avant de vous essayer à ce type d’effet :

  • stabilisez la caméra (au moyen d’un pied, en la posant sur un muret…) ;
  • évitez d’avoir un premier plan susceptible de bouger (des branches d’arbre par exemple)

Bonne découverte