Mis à jour le 9 mars 2024 <!– par videoclubpyrene –>
Quelques conseils de base pour filmer presque comme un pro !
S’il y a tout un monde entre les vidéos que l’on peut voir sur petit et grand écran et celles de Monsieur tout le monde, les différences ne s’expliquent pas uniquement par le matériel utilisé et le soin apporté au montage.
Ce qui distingue une bonne vidéo d’une mauvaise vidéo, ce sont souvent des choses très simples, réussir un plan pouvant presque se résumer au fait de trouver la meilleure stabilité et de ne pas s’appesantir trop longuement sur un même sujet. Le but de cet article qui présente des conseils pour bien filmer n’est pas de vous guider dans le choix du matériel (un dossier y a déjà été consacré), ni dans les étapes de montage (élimination des ratés, ordonnancement des séquences, ajout de musique, de commentaires ou de sous-titres). Son champ d’action se situe en amont, au moment du tournage, tous les conseils délivrés ayant comme finalité de vous aider à minimiser le taux de déchets voire à le réduire au point de pouvoir faire l’impasse sur l’étape de montage (c’est ce que nous expliquons dans le dernier chapitre consacré au tourné/monté). Toutes les vidéos que vous verrez dans ce dossier ont par ailleurs été réalisées à la main au moyen d’une caméra non professionnelle, de façon à rester bien en prise avec le contexte « amateur » de cet article. Etes-vous prêts à nous suivre dans cette série de « A faire », « A ne pas faire » ?
Pourquoi faire la balance des blancs ?
De façon très simple : pour indiquer au caméscope ce qui est blanc dans l’image captée, une référence pour équilibrer toutes les autres couleurs qui composeront l’image. En effet, le blanc est la somme « équilibrée » des couleurs primaires. Notre cerveau, qui a appris à interpréter les couleurs et les corriger depuis des années, possède cette faculté de détecter le blanc et d’en déduire immédiatement les bonnes couleurs. Mais pour un appareil photo ou un caméscope, la tâche n’est pas simple. Si le blanc n’est pas bien défini, les couleurs ne seront pas respectées et l’image nécessitera des corrections ultérieures ou sera jeté dans l’abîme des images ratées.
Pourquoi est-ce si compliqué ? On ne va pas se lancer dans l’explication des températures de couleur, inutile car trop simplificatrice pour donner une vraie explication. Aller jusqu’à l’étude du spectre de la lumière visible ? Ce serait intéressant, mais trop long ! 🙂
Alors simplifions : ce qui nous apparaît blanc dépend directement de la lumière qui éclaire le sujet, et bien sûr de la matière éclairée. Si on peut facilement maîtriser cette dernière, la lumière est très variable. Il faut donc « compenser » pour que le blanc reste blanc.
Comment faire la balance des blancs ?
Pour tenir compte de la lumière qui éclaire la scène, il faut « faire la balance des blancs », c’est à dire indiquer à l’appareil la référence qui sera considéré comme blanc. La plupart des caméras modernes possèdent des options de réglage de la balances des blancs manuel ou automatique. Voir notre article sur la balance des blancs.
Les mouvements de la caméra
Avant d’entrer dans le détail des « A faire » et « A ne pas faire », intéressons nous aux notions de base qu’il est toujours important d’avoir clairement à l’esprit :
- Quels sont les différents types de mouvements de la caméra ?
- Ne cumulez pas les différents mouvements au sein d’une même séquence
- N’abusez pas du zoom
- Privilégiez les petits panoramiques
Quels sont les différents types de mouvements de la caméra ?
Les principaux mouvements de la caméra sont au nombre de trois : zoom, travelling et panoramique. Tous ces mouvements doivent être effectués de la façon la plus propre possible, c’est-à-dire :• pour le zoom : en faisant l’impasse sur le zoom numérique qui dégrade l’image, en zoomant de façon progressive et constante ;• pour le travelling : en utilisant un véhicule ou un steadycam pour permettre un déplacement fluide de la caméra ;• pour le panoramique : en tachant de réduire au maximum les tremblements (un trépied avec rotule ou encore une crosse épaule peuvent vous être utiles), en évitant les panoramiques trop longs. Le zoom est un mouvement optique qui se fait d’arrière en avant (le dézoom se fait quant à lui d’avant en arrière)Le panoramique consiste en une rotation de la caméra autour d’un axe vertical ou horizontal (ici de la gauche vers la droite)Le travelling est un déplacement physique de la caméra pendant l’enregistrement. Il peut se faire selon plusieurs considérations : déplacement latéral, avant ou arrière, haut ou bas ou encore circulaire.
Note : Les exemples montrés ci-dessous ont été réalisés sans trépied, ce qui explique un résultat pas franchement propre, sauf pour le zoom où nous avons pris appui sur le décor.
Ne cumulez pas les différents mouvements au sein d’une même séquence
Panoramique, travelling et zoom sont les trois principaux types de mouvements. Si tous ont leur pertinence, respectez la particularité de chacun en évitant autant que possible de les cumuler dans une même séquence. Pour cela, coupez la caméra après chaque séquence et pensez à intercaler des vues fixes entre les plans en mouvement. D’une façon plus générale, pensez à respecter une courte pause au début et à la fin d’une séquence, comme ceci :
• Plan fixe de 1 à 2 secondes / Panoramique (ou zoom, ou travelling) / Plan de fin de 1 à 2secondes.
Les enchaînements n’en seront que plus propres, ce petit temps d’attente permettant par ailleurs au spectateur d’entraîner dans la scène et de la quitter sans effet de surprise. Panoramique, zoom, travelling : tout y est, rien n’est propre, et jamais l’œil ne se repose
Note : Le fait de marquer ces temps de pause vous permettra ensuite de réaliser des montages plus propres, car il n’est jamais beau de monter un plan en mouvement.
N’abusez pas du zoom
Même si la tendance chez les constructeurs est aux zooms puissants, voire surpuissants (20 x, 30 x et même 40 x !), leur utilité est très discutable, un « simple 10 x » rendant déjà de très bons services et s’avérant d’un emploi beaucoup plus souple.
Renoncez au zoom numérique qui altère la qualité de l’image et accentue l’effet de tremblement
Ceux qui sont tentés d’user fréquemment du zoom auront tout intérêt à retenir les éléments suivants :
- le zoom numérique (le zoom qui prend la suite du zoom optique lorsque l’on a atteint la focale maximale) altère la qualité de l’image et accentue l’effet de tremblement ;
- le trépied permet d’éviter les tremblements qui sont d’autant plus perceptibles que l’on progresse sur la plage focale ;
- les caméras équipées d’un stabilisateur optique (à ne pas confondre avec un stabilisateur numérique) seront les plus à-même de réduire l’impact des tremblements.
Privilégiez les petits panoramiques
Les panoramiques ont pour fonction d’aider à entrer dans la scène en montrant un plan qui renseigne sur son contexte. Et pour cela, point n’est besoin de s’attarder longuement voire d’effectuer un tour complet sur soi-même de façon à embrasser l’intégralité des lieux ! Les panoramiques sont d’autant plus intéressants qu’ils sont bien réfléchis et courts. Pour cela, déterminez bien le début et la fin du plan, et entraînez vous si besoin en effectuant le mouvement à vide afin d’être sûr de le réaliser de façon fluide lors de l’enregistrement effectif. Un panoramique court présentera enfin l’avantage d’être moins sensible aux bougés (ces mouvements parasites liés à la respiration, au port manuel de l’appareil…).Les panoramiques seront d’autant plus intéressants que la séquence sera courte (même fonction introductive et moins de risque de tremblements)
Gare aux tremblements parasites !
L’origine des tremblements et des flous de bougé n’a rien d’énigmatique : c’est vous, lorsque vous filmez en bougeant, lorsque vous contrôlez mal votre respiration…
Connaissant la cause du mal, qu’en est-il ensuite des remèdes que nous pouvons proposer ?• Privilégiez les caméras stabilisées• Maîtrisez votre respiration• Evitez de filmer en vous déplaçant
Privilégiez les caméras stabilisées
- Côté matériel, notre premier conseil sera pour vous dire de privilégier les caméscopes équipés d’un stabilisateur d’image, et parmi eux les modèles bénéficiant d’un stabilisateur optique réputé plus efficace qu’un stabilisateur numérique (voir cet article).
- Le deuxième sera de vous dire de vous méfier des zooms surpuissants dont les constructeurs sont aujourd’hui particulièrement friands, car leur utilisation a tendance à amplifier le moindre mouvement.
- Troisième et dernier conseil matériel : éviter les caméras très légères du type des modèles multifonctions à carte mémoire que l’on tient dans le poing. Le cas échéant, n’hésitez pas à les tenir à deux mains.
Si vous possédez une caméra légère, évitez de zoomer, soutenez-la à deux mains et maîtrisez votre respiration.
Maîtrisez votre respiration
Pour réduire les tremblements, il vous faudra également couper (ou plutôt contrôler) votre respiration. Notez à ce sujet que lorsque l’on reprend l’air, on fait une impulsion, ce qui est un argument supplémentaire pour dire qu’il ne faut pas faire de plans trop longs (3 à 4 secondes pour un plan fixe, c’est bien). Vous pourrez également trouver une certaine stabilité en appuyant le viseur contre votre front. Ce conseil montre, une fois de plus, que le choix du matériel peut être déterminant, certains caméscopes faisant l’impasse sur le viseur, obligeant donc les utilisateurs à cadrer au moyen de l’écran, l’appareil tenu à main levée. Dernier conseil pour éviter les flous de bougé, lorsque les efforts faits pour maîtriser sa respiration ne suffisent pas, l’utilisation d’un trépied s’impose ! Même si cet accessoire est à la fois coûteux (lorsqu’il est de qualité) et encombrant, il peut presque être considéré comme la condition sine qua non d’un panoramique et d’un zoom réussis. Un trépied vous permettra de réduire les tremblements parasites
Evitez de filmer en vous déplaçant
Si le cinéma fait largement appel aux travellings, il est impossible pour un amateur de prétendre les réaliser avec la même efficacité ! Il sera en effet très difficile, pour une personne qui filme caméra au poing, d’éviter que ses déplacements aient un impact sur l’enregistrement. Evitez de filmer en vous déplaçant
Note : Les choses sont un peu différentes en vidéo professionnelle, pour la simple raison que le corps contre-balance mieux le poids de la caméra.
Construire la séquence
Lorsque vous partez en week-end ou en vacances, caméra au poing, ayez d’ores et déjà une pensée pour votre entourage avec qui vous vous proposez d’en revivre les meilleurs moments dès votre retour. Certes, vous serez présent lors de la projection pour apporter un complément d’information et pour appuyer sur la touche avance rapide en cas de besoin ! Pour autant, votre vidéo n’en sera que meilleure si elle peut s’affranchir de son auteur. Mettez vous donc dès le commencement dans la peau d’un narrateur, en vous demandant quelle histoire vous souhaitez raconter et de quels moyens vous disposez pour cela :
- .Pensez à débuter sur un plan d’ensemble
- Ayez conscience que vous racontez une histoire
- Alternez les angles de vue
- Variez les échelles de plan
- Evitez la succession de plans visuellement trop proches
- Evitez les plans trop longs
Pensez à débuter sur un plan d’ensemble
Débuter une séquence par un plan d’ensemble permet au spectateur d’avoir une vue générale des lieux sur laquelle il pourra ensuite rattacher chacun des plans qui lui seront montrés. La logique narrative qui veut qu’on aille du général au particulier est valable également en vidéo.Sans les vues générales du début, comment savoir que la scène se déroule dans une maison miniature ?
Ayez conscience que vous racontez une histoire
Même si la vidéo que vous présentez à vos amis est muette (pas de fond musical, pas de commentaires sur le vif), elle peut toutefois être très informative, à condition d’accorder une place aux éléments manuscrits (panneaux, devantures…) ainsi qu’aux éléments du décor typiques de l’endroit. Les villes regorgent de panneaux. Même s’ils ne sont pas spécialement esthétiques, ils peuvent vous aider à donner des informations sur les lieux que vous filmez.
Alternez les angles de vue
Ne vous contentez pas de filmer un lieu ou un objet sous un angle donné puis de simuler un rapprochement au moyen du zoom. Les ressources à votre disposition sont beaucoup plus nombreuses que cela et votre compte-rendu d’un lieu sera d’autant plus riche et agréable visuellement que vous l’aborderez sous des angles variés. Chaque angle de vue apporte un éclairage nouveau sur un même lieu
Variez les échelles de plan
Dans le même ordre d’idée, mais cette fois sans changer d’emplacement pour la prise de vue, il est vous possible de donner des représentations très différentes d’un même sujet selon le type de cadrage que vous choisirez :
- plan d’ensemble (ou plan général) : c’est une vue qui sert à planter le décor dans lequel se déroulera l’action et à donner un aperçu de l’ambiance ;
- plan large : ce plan fait toujours la part belle au décor tout en introduisant des personnages qui serviront notamment à donner une idée de son échelle;
- plan en pied : les personnages sont ici cadrés des pieds à la tête ;
- plan américain : le personnage est ici cadré jusqu’aux cuisses. Ce plan tire son nom des westerns dans lesquels il permettait de montrer les cow-boys avec leurs armes à la ceinture ;
- plan taille : le cadrage se resserre pour s’intéresser au personnage montré à partir de la taille; •
- plan poitrine (ou rapproché) : ce plan cadre le personnage depuis les épaules ou la poitrine jusqu’au dessus de la tête. Il permet de se focaliser sur ce que la personne est en train de dire;
- gros plan : ce plan montre uniquement un détail du corps du personnage (le plus généralement le visage) ;
- très gros plan : ici le cadrage se focalise autour d’un détail de la personne ou de la scène(une main, des yeux, un objet).
Evitez la succession de plans visuellement trop proches
Varier les plans permet d’éviter la monotonie. Cependant, pour que les enchaînements soient agréables, il faut veiller à ce que les plans ne soient pas visuellement trop proches, sans quoi il produirait un effet de sursaut.
Evitez les plans trop longs
Les panoramiques au ralenti et les plans fixes qui s’éternisent sont deux des défauts majeurs des films amateurs. Ces défauts sont d’autant plus dommageables qu’ils alourdissent le montage… ce qui peut se traduire par des bâillements côté spectateur ! Il faut donc au contraire veiller à rendre compte des scènes de manière concise, soit en n’enregistrant que de courtes séquences (2 ou 3 secondes), soit en coupant généreusement au montage.
Note :
- Un événement sera mieux rendu au moyen d’une succession de petits faits marquants (l’arrivée du gâteau, le couteau qui dessine les parts, les bougies que l’on souffle, du papier cadeau que l’on déchire…) que d’une vidéo intégrale.
- Les plans courts combinés les uns aux autres contribueront à donner du rythme à votre montage, et ce, même si les scènes filmées ne sont pas particulièrement animées. Evitez les plans et les mouvements trop longs. Privilégiez au contraire les séquences courtes qui dynamisent la vidéo.
Et le son ?
Notre conseil concernant le son sera d’éviter les environnements bruyants. Il n’est en effet pas trop tard pour vous sensibiliser à l’environnement sonore qui fait malheureusement partie des parents pauvres de la vidéo. Comment déterminer si un environnement est trop bruyant ? Simplement en vous disant que si vous êtes dérangé par un son, la caméra qui est encore plus sensible que vous le sera d’autant plus. La solution peut être d’opter pour un petit micro externe si votre caméra le permet, en sachant toutefois que les micros entrée de gamme risquent de produire des résultats à peine meilleurs que ceux des caméscopes intégrés. Pour ce qui est des interviews, vous aurez en revanche tout à gagner à vous équiper d’un micro-cravate
.Autre conseil, celui d’éviter de bavarder pendant que vous filmez, à plus forte raison si vous diffusez vos vidéos sans aucun montage préalable. Vous pouvez en revanche agrémenter votre vidéo de commentaires concis qui viendront apporter des renseignements sur la scène. Vous pouvez même mettre à contribution les personnes de votre entourage, en les faisant poser devant un cadre sympathique et en les invitant à répondre à quelques questions élémentaires (façon carnet de voyage) : quel jour on est, ce que l’on fait, où l’on se rend, etc.
Un effet simple, mais qui en jette !
Les amateurs ne peuvent pas prétendre à la variété d’effets spéciaux auxquels peuvent faire appel les cinéastes pour leurs réalisations. Certains sont toutefois à leur portée, comme celui d’accéléré dont nous vous proposons ici un aperçu. Goûtez au charme d’un effet d’accéléré.
Il est des effets qui créent une forte impression sans nécessiter spécialement de bagage technique ou de savoir-faire. C’est le cas des effets d’accéléré du type soleil qui se couche, nuages qui défilent à toute vitesse, etc.
Même si les caméras professionnelles sont avantagées lorsqu’il s’agit de réaliser ce type d’effets (elles disposent d’un mode qui enregistre un nombre donné d’images sur une période donnée, par exemple deux secondes par minute), il n’en pas moins possible d’en réaliser de semblables avec un matériel amateur. Le seul prérequis est une télécommande qui évitera les effets de saccades dus aux pressions successives sur le déclencheur. La recette est ensuite celle-ci :
1 – Enregistrer 5 secondes puis arrêter.
2 – Reprendre un peu plus tard pour une nouvelle séquence de 5 secondes et arrêter à nouveau.
3 – Enchaîner les étapes 1 et 2 pendant un laps de temps suffisant pour que le phénomène que vous souhaitez mettre en évidence soit bien visible. Cet effet d’accéléré peut également être obtenu plus confortablement au moyen de la fonction « Accéléré » dont disposent tous les logiciels de montage vidéo. La séquence que nous présentons ici a ainsi été accélérée 100 x au montage, passant de 20 minutes à 12 secondes. Ce type d’effet peut servir de plan de transition comme de plan de fin
Note : Avant de vous essayer à ce type d’effet :
- stabilisez la caméra (au moyen d’un pied, en la posant sur un muret…) ;
- évitez d’avoir un premier plan susceptible de bouger (des branches d’arbre par exemple)